CHU AMIENS : NON LE COVID NE JUSTIFIE PAS TOUT !

CHU AMIENS : NON LE COVID NE JUSTIFIE PAS TOUT !

C’est ce que s’escrime à répéter la CFDT à une Administration totalement sourde et murée dans sa tour d’ivoire. Une administration qui n’entend pas la plainte de soignants qui n’en peuvent plus d’être pressurés, essorés et qui, quand ils le peuvent, quittent un navire dont le capitaine se soucie peu de ceux qui sont en train de se noyer.

Ainsi, le COVID serait la cause de tous les maux. La pandémie a le dos large. A l’heure où l’empathie de la Direction vis-à-vis des professionnels serait de bon ton, nous assistons plutôt au spectacle d’un rouleau compresseur qui écrase tout sur son passage et qui pour éviter d’entendre les appels au secours préfère la jouer jugulaire, jugulaire. C’est devenu marche ou crève !

Les professionnels sont utilisés comme des pions, des bouche-trous qui doivent pallier coûte que coûte et au pied levé un absentéisme galopant et qui subissent la menace s’ils émettent la moindre réticence.

L’Administration ne parvient plus à juguler les fuites d’un personnel qui ne supporte plus des conditions de travail devenues, au fil du temps, destructrices. Et ce n’est pas la faute du COVID comme il plaît à l’Administration de le laisser croire. NON, les vrais responsables sont à chercher du côté de la Direction.

Et ce n’est pas près de s’arranger. Le recrutement est devenu quasi impossible puisque personne ne postule, la direction continuant en outre à malmener et à dégouter les agents en multipliant les entretiens disciplinaires et les conseils de discipline sans motifs avérés et avec une subjectivité confondante.

Il ne suffit pas de malmener les anciens et de les inciter à partir en disant qu’avec leur salaire on pourrait recruter 2 agents, encore faut-il pouvoir recruter.

Ce silence assourdissant de l’Administration face à la souffrance exprimée, au désarroi des professionnels, constitue une insulte à leur égard, un mépris sans nom. Les soignants peuvent supporter beaucoup de choses, ils le prouvent au quotidien et encore plus depuis plus d’une année. Mais ils ne peuvent plus encaisser cet irrespect de la direction à leur encontre, qui les touche au plus profond d’eux-mêmes dans leur pratique professionnelle quotidienne et qui a des répercussions jusque dans leur vie de famille.

La réalité de la vie au CHU est parfois faite de contrastes saisissants.

Pendant que des agents submergés par la charge de travail craignent pour la sécurité de leurs patients, d’autres sont sommés de repartir chez eux faute d’une activité suffisante, ce qui permet au passage à l’Administration de faire redescendre les compteurs et de les mettre en négatif, ce seront autant d’heures supplémentaires qui ne seront pas payées par la suite !

La situation des professionnels des blocs est édifiante. Ainsi, les « volontaires » issus des différents services et utilisés pour les réas et les unités covid n’ont pas été mieux traités. Ils devaient être là en renfort ! Ils ont été lâchés seuls dans des services, sans formation sur les logiciels, sans accompagnement. Pendant que d’autres agents étaient placés d’office en RCHS dans le but inavoué et inavouable de diminuer les heures supplémentaires et de ne pas les payer.

Et que dire des agents placés en absence injustifiée et directement mis en demeure de se justifier, avec menace de retenue sur salaire, quand bien même ils ont respecté les procédures. Ils subissent ces situations pendant des mois et parfois sans espoir de solution. Les agents affectés par le covid au cours de leur service ne sont pas épargnés par ce problème.

Que penser des rappels incessants sur les jours de repos, et des cadres qui considèrent que les messages laissés sur répondeur sont suffisants pour acter la présence de l’agent si celui-ci ne rappelle pas.

Le télétravail n’est pas en reste, la direction a mis un point d’honneur à retarder l’application des mesures gouvernementales malgré les rappels du ministère pour l’ensemble de la FPH.

Alors OUI, la CFDT n’hésite pas à parler de malveillance de l’Administration vis-à-vis des professionnels. Cette violence institutionnelle est insoutenable et la Direction ne peut plus, ne doit plus, fermer les yeux !

Elle ne peut plus décemment compter sur la conscience professionnelle des agents pour s’épargner de prendre les choses en main et se préoccuper de leur santé physique et mentale.

L’absence de reconnaissance tue le personnel à petit feu et le refus de regarder la réalité en face, avec une forme de cynisme, rend d’ores et déjà l’Administration responsable et coupable des dégâts humains provoqués.

La CFDT enjoint les professionnels en souffrance à solliciter un rendez-vous en médecine du travail pour faire constater les conséquences de ce management et demander la reconnaissance au titre de la maladie professionnelle.

Parallèlement, les militants CFDT lancent une enquête sur les conditions de travail auprès de secteurs particulièrement touchés afin d’objectiver les choses et de porter des revendications auprès de l’Administration. L’inspection du travail sera destinataire des résultats de notre enquête.

Pour télécharger le tract :

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