IDE d’astreinte sur plusieurs EHPAD, Une Fausse Bonne Idée

IDE d’astreinte sur plusieurs EHPAD, Une Fausse Bonne Idée - 21 février 2019

Sous l’impulsion de la Ministre de la santé, l’ARS Hauts de France a lancé un appel à projet auprès des différents EHPAD pour mettre en place une astreinte infirmière de nuit commune à plusieurs établissements.

Les bons élèves (ceux du premier rang, ils se reconnaîtront) ont de suite levé la main, s’engageant pour quelques dizaines de milliers d’euros, à mettre en place la dite astreinte.

Et surprise, certaines équipes de Direction découvrent ébahies que la chose n’est déjà pas si simple entre établissements de même statut et que le mélange d’établissements publics et privés complexifie encore les choses.

Il n’est d’ailleurs pas inutile de leur rappeler que les agents ne sont pas des pions que l’on bouge à volonté sur le grand échiquier du secteur médico-social.

A la CFDT, nous avons fait le choix de rencontrer et d’accompagner toutes les infirmières et équipes qui souhaitent que toute la lumière soit faite sur les droits et devoirs de chaque agent ou salarié qui serait sollicité par ce dispositif.

L’émancipation à la CFDT, c’est vous apporter toutes les informations pour que vous fassiez votre choix, parce que cela ne peut se mettre en place qu’avec des volontaires !

Pourquoi aurait-il été judicieux que ces Directions rencontrent les infirmiers et infirmières avant de lever la main ?
• Pour les fonctionnaires de la Fonction Publique Hospitalière, l’Administration n’a de pouvoir sur l’affectation que dans le périmètre de l’établissement. Un fonctionnaire ne peut donc pas être envoyé dans un autre établissement sans son accord !
• Pour les contractuels, le contrat de travail précise le lieu d’affectation ou l’établissement employeur, sauf à faire signer un avenant, il ne peut donc être envoyé dans un autre établissement sans son accord !
• Dans un établissement privé, les règles sont les mêmes, le contrat de travail fixe le périmètre d’activité. La mobilité a ses limites.

Quelles sont les conditions d’instauration des astreintes :

• Mettre à disposition des agents entre établissements, cela est possible par une convention entre les établissements concernés, néanmoins, une demande écrite de l’agent stipulant la durée de mise à disposition reste indispensable.
• Ne s’appuyer que sur les agents en CDD, serait un message très particulier envoyé à des agents en précarité, et pour qui l’envie d’aller voir ailleurs pourrait très vite mettre en difficulté les établissements qui s’y aventureraient.
• La reconnaissance et la valorisation des volontaires pourraient être un moyen efficace d’attirer des agents dans ce système, sauf que les moyens alloués à cette couverture d’astreinte de nuit ne permettront déjà pas de couvrir le simple coût des astreintes.
• Les règles d’astreinte sont détaillées dans le décret 2002-9 du 4 janvier 2002. Pour autant, des établissements accordent des conditions d’astreintes plus avantageuses à certains personnels qui devront être appliquées aussi aux infirmières.
L’équité de traitement des fonctionnaires est un principe fondamental de la Loi.

Une fausse bonne idée ?
• Astreinte téléphonique : Certes il vous faudra répondre aux appels et parfois ne pas vous déplacer, mais cela ne représentera qu’une infime partie de votre responsabilité. Il vous faudra alors faire confiance à des collègues que vous ne connaissez pas nécessairement.
• En période hivernale : Les temps de trajet peuvent être très conséquents et dangereux pour qui n’a pas un véhicule récent, équipé de pneus neige.
• L’astreinte est une période comprise entre deux temps de travail : C’est donc sur vos repos que vous réaliserez vos astreintes. Celles-ci seront à assurer soit après un poste d’AM soit avant un poste du Matin. Il est impossible de les disposer là où il y a deux jours de repos, et d’ailleurs quelle vie privée vous resterait-t-il ?
• L’appel de 6 heures du matin, pour se rendre à 30 km de votre lieu de vie, va vous questionner : j’y vais ou pas ? quelles responsabilités allez-vous assumer ? Y aller et prévenir votre collègue qu’il y a peu de chance que vous soyez à l’heure pour la relève ou dire à ceux qui vous appellent d’attendre que l’infirmière du matin arrive ?

Cette gestion à distance, relève faute d’avoir une boule de cristal, purement et simplement de la roulette russe. Vous n’aurez pas fini de ressasser : « Pourvu qu’il n’arrive rien ! »

Car ni l’Administration, ni l’ARS ne viendront vous soutenir au commissariat lors d’une plainte de familles.

Penser un tel dispositif sans plus de moyens, sans embauches va accentuer la fatigue des agents de ce secteur décidément sous doté.

Le personnel est déjà largement pressurisé par des rappels sur repos, par des heures supplémentaires réalisées et qui « traînent » dans un système de « balance horaire » qui n’ouvre que très rarement la possibilité de les récupérer ou de se les faire payer.

Attention aux promesses faites par certaines Administrations, car elles n’engagent bien souvent que ceux qui y croient !

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