Mouvement de grève au CH Pinel

Les salariés grévistes dénoncent les nouvelles coupes budgétaires.

Le préavis de grève a été lancé pour une période d’un mois si nécessaire. C’est le signe d’un gros malaise qui perdure parmi les personnels du centre hospitalier Pinel qui ont voulu marquer le coup ce jeudi à l’occasion d’une journée d’action organisée à l’appel de l’intersyndicale CGT, Sud Santé sociaux, FO et la CFDT. Dès 6 h 30 du matin, des grévistes étaient postés tout autour du rond-point qui dessert l’hôpital psychiatrique et la Vallée des Vignes pour distribuer des tracts aux automobilistes, occasionnant d’importants embouteillages sur le secteur. Blouses blanches sur le dos, pancartes et banderoles déployées, ils protestaient contre la fermeture annoncée en septembre d’un pavillon d’entrée qui accueille les patients en attente d’une hospitalisation et, plus globalement, contre la dégradation des soins et de leurs conditions de travail ces dernières années.

« Nous sommes là pour dénoncer toutes ces mesures d’austérité qui entraînent une déshumanisation des soins en psychiatrie et un retour au système asilaire avec des dortoirs devenus surchargés. Cette situation a non seulement un impact sur nos conditions de travail, mais elle met également la santé de nos patients en danger car on leur dit que l’hôpital n’a aujourd’hui plus vocation à faire dans l’habitat, mais dans le même temps, aucune solution extérieure ne leur est proposée » , dénonce Aurélien, délégué du personnel et représentant du Syndicat Sud, présent aux côtés de la quarantaine de grévistes.
Parmi eux, beaucoup s’étaient déjà mobilisés en 2015 au moment de la fermeture de l’unité de préparation à la sortie (UPS) et du centre médico-psychologique de Doullens, mais également l’an dernier quand le pavillon de moyen séjour Pinel Nord fermait. « Cette nouvelle fermeture annoncée représente douze postes d’infirmiers en CDD qui seront gelés dans notre service qui traite les pathologies les plus lourdes. Nous sommes déjà à flux tendus avec 26 patients accueillis dans chacun des deux services d’entrée pour une capacité de 22 lits seulement par service. Comment ferons-nous demain pour assurer nos missions dont on sait qu’elles seront de plus en plus difficiles à traiter dans cette société qui se fragilise d’année en année ? » s’interroge Valérie, infirmière psychiatrique.
Du côté de la direction, on rappelle que cette fermeture entre dans le cadre de la mise en œuvre du contrat de retour à l’équilibre financier signé en octobre 2015 au sein de l’hôpital qui doit combler son déficit. « Ces mesures, qui ont toutes été formalisées, vont permettre à l’hôpital de retrouver sa santé financière et d’assurer ses missions de service public en répondant toujours plus et toujours mieux aux besoins de la population du territoire » , rappelle Elio Melis, le directeur du centre hospitalier Pinel.

Article Courrier Picard du 9 juin 2017.

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