Plan de modernisation du CH ABBEVILLE : « The Wall » … pour la Psychiatrie.
Plan de modernisation du CH ABBEVILLE : « The Wall » … pour la Psychiatrie.
8 octobre 2018
La CFDT vous informe que la phase zéro du plan de modernisation est enclenchée avec pour conséquences une déstructuration de la Psychiatrie.
Dans un premier temps, par devoir d’hospitalité et de solidarité, le déménagement de la pédopsychiatrie et du CAMSP a été acté par les différents acteurs au rez-de-chaussée de la Psy A.
Nouvelle étape, la destruction de l’internat et son transfert devinez où ? Toujours en Psy A… Mon colonel !
La psychiatrie doit-elle, peut-elle répondre à l’ensemble des contraintes liées aux travaux de la première phase du plan de modernisation de notre établissement ?
Ne risque-t-on pas d’embraser la Psychiatrie en transformant un lieu de soin (la cafétéria de la Psy A) en self pour nos internes ?
Nous sommes conscients de l’importance de préserver un espace d’internat et de self sur le CH ABBEVILLE, mais les solutions apportées dans l’urgence sont inadaptées.
Nous sommes conscients qu’il faille faciliter la venue d’internes car pour le CH ABBEVILLE et le bassin de santé Abbevillois, accueillir des internes représente une force pour notre avenir.
La direction découvre-t-elle le problème de la destruction de l’internat à trois mois du début d’un chantier colossal, attendu et pensé depuis de nombreuses années ?
Déjà, la Psychiatrie s’est réorganisée. Il est acté de déménager les unités de liaison, perdre des lits avec des chambres transformées en bureaux, mais surtout de condamner plusieurs espaces de rencontres, d’échanges, de partages, de médiations dans la relation soignant-soigné.
Fermer les espaces de médiations thérapeutiques en psychiatrie, c’est comme fermer les salles de travail en maternité ou fermer les blocs opératoires en chirurgie !
Sur le 7ème secteur et la Psy A plus particulièrement, il n’existera plus aucun espace pour ce type de soin, pourtant salué lors de la visite de notre député, rappelé en exemplarité par notre président du conseil de surveillance lors de la signature de la charte partenariale du conseil local de santé mentale.
Le 6e secteur perd son Centre Médico-Psychologique à l’extérieur de l’hôpital et se doit de l’assimiler aux locaux de la Psychiatrie B bientôt clôturés au sein même de l’hôpital et cerné par d’autres grilles. Il est pourtant nécessaire de préserver l’esprit de proximité de ces structures d’accueil extrahospitalière par définition, loin de la représentation de l’asile.
Le plan de modernisation du CH ABBEVILLE, c’est l’hôpital dans la cité, mis à part la psychiatrie à qui nos décideurs semblent assigner une place hors cité !
A ce titre, elle ne doit pas être enclavée par des grilles, barrières, portillons etc… Symboles de « stigmatisation » et d’un enfermement d’un autre âge !
Le danger est à venir et c’est, la chronique d’une mort annoncée… Si les soignants sont ainsi dépossédés de leurs outils indispensables à la qualité des soins.
La Psychiatrie Abbevilloise souffre d’un manque cruel de moyens humains et logistiques, deux véhicules pour 7 hospitaliers ayant pour mission le développement des soins ambulatoires. Pouvons-nous imaginer l’HAD (Hospitalisation à domicile) avec deux véhicules pour sept professionnels de santé ? C’est comme si la DDE avait sept employés avec deux pelles pour terrasser !!!
Et quand bien même, s’il n’y a plus ces espaces de médiations, que vont faire les infirmiers lorsqu’ils ne disposent pas de véhicule pour effectuer des VAD ? Du Taï-Chi mon colonel ?
Face à ces annonces de dernière minute, en plein travaux, le CH ABBEVILLE veut-il… Peut-il prendre le risque de perdre ses médecins psychiatres et ainsi aller droit dans le mur ?
Les psychiatres ont actuellement la lourde tâche de porter l’hospitalisation, l’ambulatoire, la liaison, le devoir d’assurer la permanence des soins, l’hôpital de jour adultes, le CATTP et la pédopsychiatrie !
N’oublions jamais que le soigné est un Etre qui va plus ou moins mal, pris en soin par un soignant qui va plus ou moins bien ! N’aggravons pas la situation, ouvrons les yeux, alertons avant qu’il ne soit trop tard… Comme au CH PINEL.
Pour rendre la discipline attractive, il est indispensable de maintenir ces espaces de rencontres et de partages, de les rendre accessibles et reliés à la cité. Alors la CFDT crie haut et fort : « Non à la transformation de la cafétéria de Psy A en self des internes », « Non aux murs, grillages et barrières », « Non au démantèlement de la psychiatrie ».
Plan zéro, la Psychiatrie est dans le viseur, à qui le tour ? Nous invitons chaque agent hospitalier, quelque soit son champ d’intervention, à défendre ses conditions et outils de travail.
La CFDT vous invite à faire remonter tout dysfonctionnement ou projet de désorganisation !